Découvrez les versions française et anglaise de l’interview accordée par Íñigo de la Serna, maire de la ville de Santander (Cantabrie) au portail espagnol de l’environnement i-ambiente. Carlos Moreno remercie i-ambiente de lui avoir donné l’autorisation de publier cet entretien.

La ville de Santander (Cantabrie) a le mérite d’être reconnue depuis un certain temps comme l’une des villes les plus intelligentes d’Espagne, grâce à la mise en œuvre du projet européen SmartSantander, qui est en train de faire de cette ville du nord une référence en matière de développement urbain durable.

À la tête de ce grand projet se trouve son maire, Íñigo de la Serna (@idlserna). Ingénieur des ponts et chaussées de l’université de Cantabrie, De la Serna est maire de cette ville depuis les élections de mai 2007. Il occupe en outre les fonctions de président de la Fédération espagnole des communes et provinces (la FEMP) depuis le 23 juillet 2012 et préside le Réseau espagnol des villes intelligentes (le RECI) depuis sa constitution en juin de l’année dernière.

En 10 questions, l’interview d Íñigo de la Serna tente de cerner ce qui fait de Santander une Smart City.

1) Question : Il existe une multitude de définitions du concept de Smart City. Quelle est la vôtre, celle qui correspond au projet de la ville de Santander ?

Réponse : Selon moi, l’expression Smart City n’est pas synonyme de ville intelligente, mais plutôt de la gestion intelligente de la ville, d’une ville qui exploite l’innovation afin d’offrir à ses habitants des services plus nombreux et de meilleure qualité, ainsi qu’une information plus complète sur ces services. Voilà la ligne directrice que suit Santander : développer une plateforme technologique à laquelle il est possible d’intégrer tous les services publics de la ville (eau, collecte des déchets, éclairage, etc.), de manière à ce que la technologie nous aide à les coordonner et à prendre des décisions avec plus de rapidité et d’efficacité, tout en économisant des coûts pour l’administration.

Parallèlement, nous sommes également attachés à renforcer la présence de l’innovation dans le domaine de l’aide et l’information aux citoyens, en impulsant l’administration électronique et en lançant des applications mobiles très pratiques, tant pour les habitants de Santander que pour les personnes qui visitent la ville, un point qui nous intéresse particulièrement puisque nous sommes sur le point de recevoir les milliers de personnes qui viendront assister au Mondial de la voile en septembre 2014. Et quelques mois plus tôt seulement s’ouvrira le Centre international Botín de l’art et de la culture, qui attirera également de très nombreux visiteurs à Santander.

Detail of Augmented Reality application

Detail of Augmented Reality application
© SmartSantander

2) Q : Quels sont les axes généraux que doit suivre toute Smart City ? Et les axes particuliers du modèle utilisé pour Santander Smart City ?

R : Cette ville fait porter ses efforts sur différents domaines, étant donné que l’innovation et le concept de Smart City peuvent être appliqués à pratiquement tous les aspects ayant trait à la ville, de l’environnement jusqu’à la mobilité, en passant par l’énergie et les infrastructures.

À cet égard, le Réseau espagnol des villes intelligentes (RECI), constitué il y a un peu plus d’un an, et qui compte déjà 41 membres, réalise un travail important en mettant en commun les expériences de toutes les villes associées au réseau. L’objectif est de partager les connaissances qui sont progressivement acquises dans ces différents domaines, et de faire en sorte que les projets développés soient facilement réplicables et reproductibles par les autres villes, ce qui assure de surcroît des économies de temps et de moyens financiers.

Au sein du RECI, diverses actions ont déjà été organisées concernant l’efficience énergétique, la gestion efficiente de l’eau, des déchets et des zones vertes, les systèmes de transport intelligents, l’utilisation du téléphone mobile comme système de paiement pour des services publics, tels que le transport ou le parking, et l’utilisation de la réalité augmentée, entre autres domaines. Et de nouveaux domaines d’action viendront progressivement s’ajouter à l’avenir.

Dans le cas concret de Santander, certains des axes sur lesquels se fonde notre progression vers la Smart City concernent le trafic, le stationnement en surface, l’éclairage public, les systèmes d’arrosage intelligents, la collecte des déchets ou la distribution de l’eau.

3) Q : Lorsque l’on parle de Smart City, le concept de « génération de valeur ajoutée » est généralement mentionné. Quelle est l’approche de la Mairie de Santander à ce propos ?

R : Pour favoriser l’innovation il faut promouvoir l’évolution des modèles productifs, diversifier les secteurs sur lesquels est axée l’activité économique de la ville, et créer des postes de travail qualifiés dans un secteur actuellement en croissance et qui continuera certainement à progresser au cours des prochaines années.

Ainsi, notre administration est fermement décidée à poursuivre ses efforts pour dynamiser ce secteur productif, qui offre de nombreux bénéfices aux citoyens, sous la forme de nouveaux produits et services mais également en créant de l’emploi, des opportunités d’affaires pour les entrepreneurs, et de manière générale des occasion de développement et de progrès pour la société.

4) Q : La clef du succès d’une Smart City, dans le cas présent Santander, consiste-t-elle à fonder le projet sur des critères économiques, ou au contraire sur des critères sociaux ?

R : Les deux angles sont compatibles et, en réalité, doivent être associés si nous voulons atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés pour le développement de la Smart City. Le citoyen est le destinataire final des produits et services implémentés, ainsi que des informations proposées par la ville intelligente, de sorte que le bénéfice sur le plan social est indubitable.

Dans le même temps, comme je l’ai déjà fait remarquer, les entreprises et les entrepreneurs disposent d’une voie pour trouver de nouvelles opportunités d’affaires, via lesquelles ils pourront impulser l’activité économique et l’emploi, apportant de nouveau des retombées positives aux citoyens, qui peuvent voir augmenter leurs chances de trouver un emploi. Les critères économiques et sociaux sont par conséquent indissociables au sein de la Smart City.

5) Q : Quel rôle joue le citoyen dans le projet SmartSantander ?

R : Sa participation est indispensable et elle est progressivement renforcée dans chacun des projets que nous mettons en route. Grâce à l’utilisation de la réalité augmentée SmartSantanderRA, nous commençons à proposer des informations très utiles et intéressantes pour les citoyens. Toute personne qui se promène en ville peut pointer son Smartphone sur une rue donnée et connaître les points d’intérêt présents dans cette zone, aussi bien touristiques que culturels et commerciaux, les arrêts d’autobus disponibles dans le voisinage, les lignes qui s’y arrêtent, le délai avant le passage du prochain bus et la distance exacte à laquelle il se trouve. Cette application permet également de se connecter en temps réel aux caméras situées sur les principales plages de la ville et propose des informations sur le temps, la circulation, les offices du tourisme, bibliothèques, installations sportives, points de location de bicyclettes, arrêts de taxi et parkings souterrains, tout en recueillant également l’intégralité de l’agenda culturel de la ville.

Par la suite nous avons fait un pas de plus en impliquant les citoyens dans l’amélioration de Santander, avec l’application Pulsodelaciudad, grâce à laquelle n’importe qui, au moyen de son Smartphone, peut informer la Mairie de problèmes qui se posent dans des rues ou des espaces publics, afin qu’une solution ou une réponse soit apportée.

Et nous avons été encore plus loin en invitant les citoyens, entrepreneurs et chercheurs à participer au processus de progression de la ville, en créant à cet effet une communauté où les différents participants soumettent des idées et présentent des projets susceptibles d’être ensuite développés. Cette initiative a été mise en œuvre par le biais de la plateforme d’idées www.santandercitybrain.com qui, quelques mois à peine après sa création, a généré 644 idées et associe 349 utilisateurs.

Nous allons mettre en pratique certaines de ces idées proposées par des citoyens, telles un projet de réalité augmentée pour personnes non-voyantes, avec des informations pouvant les aider dans leurs déplacements urbains ; ou encore une application pour connaître en temps réel le parcours du camion-poubelle chaque nuit, de manière à pouvoir choisir son trajet pour qu’il ne croise pas celui du camion.

Nous sommes particulièrement fiers et satisfaits du fonctionnement de Santander City Brain car il s’agit d’un véritable « gouvernement ouvert » pour les citoyens, comme si les habitants de la ville étaient invités à s’asseoir à la table de réunion des conseillers municipaux, pour pouvoir émettre leurs propositions et s’exprimer sur celles présentées par les autres.

© © SmartSantander

Detail of Participatory Sensing application
© SmartSantander

6) Q : La ville dispose de 12 000 capteurs qui enregistrent et transmettent des informations en temps réel, des capteurs qui contrôlent les mouvements et recueillent des données. Où se trouve la limite à ne pas franchir pour respecter la vie privée des citoyens de Santander ? L’impression d’être surveillé par « Big Brother » n’est-elle pas justifiée chez les personnes qui méconnaissent le fonctionnement pratique des Smart Cities ?

R : Les capteurs et les dispositifs qui sont déployés dans le cadre de SmartSantander recueillent des informations sur l’occupation des places de parking en surface, la densité du trafic, les conditions environnementales, le niveau de bruit, la luminosité, etc. En définitive, aucune de ces données n’a de rapport avec la vie privée des citoyens, qui sont par ailleurs des protagonistes de l’initiative, dans un sens participatif. Dans le cas qui nous occupe, les citoyens apportent des informations de leur plein gré mais de manière anonyme, sans fournir aucune donnée susceptible de les identifier ni de porter atteinte à leur vie privée.

Lorsque les citoyens participent à SmartSantander, je pense que ce qu’ils ressentent est un sentiment de fierté, la satisfaction de faire partie d’un projet collectif qui place Santander au premier rang des villes innovantes, et permet d’attirer l’attention non seulement du monde scientifique et technologique spécialisé, mais également de médias internationaux tels que la revue allemande Der Spiegel, la chaîne de télévision Al Jazeera ou l’agence de presse américaine Bloomberg, qui parlent de Santander comme d’un modèle de ville avançant vers la Smart City.

Cette impression est du moins celle que nous avons perçue auprès d’un collectif tel que celui des chauffeurs de taxi de la ville. Lorsque nous leur avons demandé d’embarquer dans leur voiture un capteur servant à mesurer la qualité de l’air ou le niveau de bruit et permettant de détecter la densité du trafic, ils ont manifesté de prime abord une certaine réticence, car ils pensaient que cela revenait à être contrôlé. Toutefois ils se sont rapidement aperçus qu’ils allaient contribuer au contraire à un projet de ville technologiquement avancée, et que leur participation à ce dernier revêtait une grande importance.

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Outdoor parking and Environmental Monitoring deployed architecture
© SmartSantander

7) Q : Qu’implique le projet SmartSantander en termes d’opportunités pour le tissu entrepreneurial de la région ?

R : Il offre aux entreprises et entrepreneurs locaux de nombreuses opportunités d’affaires, à la mesure de leur propre capacité à concevoir des produits ou services susceptibles d’être développés en se fondant sur les informations offertes par les capteurs et dispositifs associés à SmartSantander. Ainsi, dans le cadre de ce programme un appel à projets à été organisé, appelé Open Calls et doté d’un budget global de 785 000 euros, pour octroyer des aides à des entreprises technologiques, centres de recherche et entrepreneurs qui présenteraient des projets visant à expérimenter leurs propres technologies et services au sein du laboratoire urbain qu’offre l’infrastructure déjà en place dans la ville. L’un des quatre projets auxquels ont été attribuées ces aides a été présenté par deux entreprises de Cantabrie.

Des initiatives telles qu’Open Data vont également s’avérer énormément utiles dans ce contexte. Open Data vise à donner accès aux informations dont dispose l’administration sur des aspects tels que la population, l’urbanisme, le transport, la mobilité, la protection des citoyens, l’économie, etc. pour que les entreprises puissent s’appuyer sur ces données afin de développer des applications ou des produits. La Mairie de Santander a déjà ouvert 22 catalogues de données différents, et nous espérons arriver jusqu’à 75. Ces informations, auxquelles il est possible d’accéder via le portail datos.santander.es, sont mises à la disposition des citoyens, entreprises et entrepreneurs dans des formats numériques, standardisés et ouverts, afin qu’ils puissent les explorer et créer des activités fondées sur ces informations.

En outre, le fait que de grandes entreprises d’envergure internationale telles que NEC, IBM, Microsoft, Telefónica, Ferrovial ou Banco Santander aient mis le cap sur notre ville pour réaliser ici des investissement liés à l’innovation, peut favoriser la création de synergies avec le tissu entrepreneurial local.

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Detail of LPU, sensors and waspmote boards
© SmartSantander

8) Q : Étant donné que nous sommes un portail dédié à l’environnement, une question est inévitable. En matière environnementale, quels sont les services proposés par SmartSantander qui contribuent à la préservation de l’environnement ?

R : L’environnement est l’un des principaux axes de travail suivis par le projet, tant avec le déploiement de capteurs qu’avec l’intégration à la plateforme technologique de services qui permettront une gestion intégrée de la ville.

Nous avons disséminé dans l’ensemble de la ville des milliers de capteurs qui mesurent des paramètres environnementaux, tels que les niveaux de CO et de NO2 ou de bruit ; d’autres qui enregistrent l’intensité lumineuse, ainsi que des dispositifs placés dans différents parcs qui permettent de connaître le degré d’humidité de la terre, afin que l’arrosage soit effectué en fonction des besoins, et non en se fondant sur des horaires ou des dates établies au préalable, pour une efficience accrue.

D’autre part, les dispositifs qui détectent si une place de parking en surface est libre ou non, ainsi que les panneaux qui indiquent le nombre de places disponibles dans une rue donnée, contribuent également à améliorer la qualité de l’air dans la ville en évitant des déplacements inutiles, ce qui assure des économies de carburant et une réduction des émissions dans l’atmosphère.

Le service de nettoyage et de collecte des déchets urbains sera le premier à être intégré à la plateforme de gestion intégrée de la ville, avec un réseau de capteurs qui apporteront des informations inédites et d’une grande utilité, comme par exemple la quantité de déchets présente dans chaque conteneur, afin de pouvoir établir des trajets alternatifs pour rendre la collecte plus efficiente et durable.

De plus, des systèmes d’identification et de gestion des poubelles et conteneurs seront mis en place, la flotte de véhicules fera l’objet d’un monitoring, et des paramètres environnementaux seront inclus dans l’ensemble du service pour connaître la qualité de l’air, la température, l’humidité et détecter les contaminants et les particules en suspension, parmi d’autres aspects.

Parmi les autres lignes que nous allons suivre figure un projet de gestion intelligente de l’eau qui sera prochainement mis en route et qui permettra d’intégrer la gestion de la distribution de l’eau à la plateforme technologique actuellement développée dans la ville, et de donner aux citoyens la possibilité d’accéder aux informations en matière de consommation, de pression ou de qualité de l’eau par le biais d’une application pour téléphones mobiles intelligents qui sera développée dans le cadre de ce projet.

Nous avons également lancé un projet d’efficience énergétique qui permettra d’économiser 25 % de consommation d’énergie dans les bâtiments et 40 % dans l’éclairage public. Dans cet objectif, des audits énergétiques seront menés à bien sur les bâtiments et installations municipales et sur l’éclairage extérieur, et un plan énergétique de la ville sera dressé.

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SmartSantander logical architecture
© SmartSantander

9) Q : En septembre prochain le Centre de démonstration des Smart Cities ouvrira ses portes. Quelle est sa finalité et que pourra-t-on y trouver ?

R : Nous souhaitons que les habitants de Santander et les personnes qui visitent la ville connaissent les avancées qui ont d’ores et déjà été effectuées dans les Smart Cities, les services et bénéfices apportés aux citoyens, et les plateformes technologiques sur lesquelles s’appuient ces nouveaux écosystèmes urbains. Notre but est que les citoyens participent activement à ce projet global, qui implique toute la ville, de sorte que ses habitants doivent également en être des protagonistes.

Dans cet objectif, ce centre, qui sera situé dans l’Enclave Pronillo, sera doté d’une zone de démonstration des services et nouveaux développements liés aux villes intelligentes. Il s’agit d’un espace vivant et évolutif qui intègrera de nouveaux services et développements au fur et à mesure qu’ils seront implémentés aussi bien à Santander que dans d’autres villes. Le visiteur pourra voir et toucher la technologie, assister à des démonstrations guidées et apprendre quels sont les éléments sur lesquels se fonde la mobilité urbaine ou comment, par le biais de la technologie, il est possible de mettre en œuvre une gestion optimale de l’énergie, d’améliorer le quotidien des citoyens et de protéger l’environnement.

Parallèlement, ce centre sera un outil permettant d’expérimenter de nouveaux développements sur des plateformes et dispositifs, et il servira également d’espace où partager des informations, effectuer des formations et organiser des interventions d’experts dans les différents domaines ou axes de développement liés aux smart cities.

Un « think tank » sera créé : un espace dédié à la formation et à l’expérimentation, conçu fondamentalement pour les entrepreneurs et pour les départements de recherche et développement des universités, qui permettra de mener à bien des actions de formation et d’organiser des expositions de projets et développements. Nous essayons par ce moyen de stimuler le partage des idées et la création de nouveaux développements liés aux villes intelligentes.

10) Q : Nombreux sont ceux qui pensent que le développement durable est aujourd’hui un impératif. En revanche, il existe également des courants d’opinion critiques, selon lesquels le concept de Smart City est une mode passagère. Que diriez-vous aux personnes qui défendent une telle idée ?

R : Il s’agit d’un impératif pour aujourd’hui comme pour demain. Progresser vers la Smart City consiste en définitive à intégrer la technologie à la gestion de la ville, à l’instar de ce que les citoyens font déjà dans leur vie quotidienne. Personne n’imagine que le développement d’Internet ou des téléphones et appareils mobiles connaîtra un retour en arrière. Il ne fait aucun doute au contraire que ces technologies continueront à évoluer, à s’améliorer et à offrir toujours plus de services à leurs utilisateurs. La même chose vaut pour la Smart City. Il est possible que le concept de Smart City paraisse un jour dépassé, mais pour autant le changement de modèle dans la gestion des mairies et de leurs services publics, qui impulse cette avancée vers la ville intelligente, perdurera. Selon moi, la technologie et l’innovation se sont durablement installées dans nos sociétés.

Propos recueillis par Susana Cegarra @CegarraSusana

For quite some time, the city of Santander in Cantabria has had the honour of being recognised as one of the smartest cities in Spain thanks to the implementation of the European SmartSantander project, which is transforming this northern city into a leader in Sustainable Urban Development.

At the forefront of this major project is the city’s mayor, Mr Iñigo de la Serna. A Civil Engineer from the University of Cantabria, de la Serna has been mayor of the city since being elected in May 2007. He has also held the position of President of the Spanish Federation of Municipalities and Provinces (FEMP) since 23 July 2012 and has presided over the Spanish Network of Smart Cities (RECI) since its creation in June of last year.

The interview consists of only 10 questions and one objective: to know firsthand what makes Santander a Smart City.

1) Question: There are countless definitions for the concept of Smart City. What is your definition as it pertains to the city of Santander?

Answer: In my opinion, Smart City is not synonymous with intelligent city, but with the intelligent management of a city that uses innovation to offer its residents more and better services, as well as greater information about such services. And that is the direction that Santander is taking: developing a technology platform into which all the city’s public services can be integrated (water, waste collection, lighting, etc.), in a way that allows us to use technology to coordinate these services and take decisions faster and more effectively, while at the same time cutting the Administration’s costs.

At the same time, we are also bringing more innovation to the service and information provided to citizens by encouraging electronic government and introducing very useful mobile applications for both residents of Santander and those visiting the city. This is of particular interest to us given that we are on the verge of receiving thousands of people for the Sailing World Championships in September 2014. And just a few months before that, the Botín International Centre of Art and Culture will open, attracting many visitors to Santander.

2) Q: What are the central themes of any Smart City? And what are the individual themes of the Santander Smart City model?

A: Each city is focusing its efforts in different areas since innovation and the Smart City concept can be applied to virtually all issues related to the city: from the environment to mobility, and including energy and infrastructures.

In this respect, the Spanish Network of Smart Cities (RECI), which was created just over a year ago and already has 41 members, is doing important work by pooling the experiences of all its members cities. The goal is to share the knowledge being acquired in each of these areas and make it easy for the rest of the cities to easily replicate and reproduce the projects that are being carried out, which will also save time and money.

Within the RECI, actions relating to energy efficiency, efficient management of water, waste and green spaces, intelligent transport systems, the use of mobile phones as a payment system for public services like transport and parking, the use of augmented reality, among other things, have already been proposed. And more areas of action will continue to be added in the future.

In the specific case of Santander, some of the themes underlying our move towards the Smart City are traffic, ground-level parking, public lighting, smart irrigation systems, waste collection and water supply.

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Detail of Augmented Reality application
© SmartSantander

3) Q: When we talk about Smart City, the concept of “generating added value” usually comes up. What does this idea mean for Santander City Hall?

A: Promoting innovation means contributing to a change in the production model, diversifying the sectors in which the city’s economic activity is concentrated and creating qualified jobs in a sector that is growing and is expected to grow over the coming years.

Therefore, as an Administration, we are firmly committed to driving this production sector, which offers citizens numerous benefits in the form of new products and services, as well as jobs, business opportunities for business owners and, in general, development and progress as a society.

4) Q: To ensure the success of a Smart City, in this case Santander, is it essential to base the project on economic criteria or on social criteria?

A: Both issues are compatible and must, in fact, be combined if we want to achieve the objectives that we set for ourselves to develop the Smart City. The citizen is the ultimate recipient of the products and services implemented, and of the information that the smart city offers, which makes its social benefit unquestionable.

At the same time, as I have already said, this gives companies and business owners a way to find new business opportunities that can drive economic activity and employment, which will in turn benefit citizens who may see their chances of finding a job increase. In a Smart City, the economic and social criteria are therefore inextricably linked.

5) Q: What role does the citizen play in the SmartSantander project?

A: The citizen’s participation is essential and increases for each of the projects that we are implementing. We started with the SmartSantanderRA augmented reality application, which provides citizens with very useful and valuable information. Any person walking through the city can focus his or her smartphone on a specific street and know the tourist, cultural and commercial points of interest in that area, the bus stops in the surrounding area, the lines that stop at each of them, how long it will take for the next bus to arrive and exactly how far away it is. This application also lets people connect in real time to the cameras located on the city’s main beaches and provides information about weather, traffic, tourism offices, libraries, sports facilities, bicycle rental locations, taxi stops and underground parking, as well as access to the city’s entire cultural agenda.

We then went a step further by involving citizens in improving Santander with the Pulsodelaciudad application, which allows each person, using his or her smartphone, to inform City Hall about incidents occurring on streets and in public areas so that it can offer them a solution or response.

But we went even further than that, inviting citizens, business owners and researchers to participate in the process of moving the city forward by creating a community where they can offer ideas and present projects that can be carried out at a later date. We did this via the www.santandercitybrain.com idea platform which, just a few months after its creation, has generated 644 ideas and has 349 users.

We are going to implement some of the ideas that have been proposed by citizens, such as an augmented reality project for the blind, which provides information that can help them get around the city; or an application that shows in real time the areas through which the waste collection truck is passing each night so that drivers can choose a different route to avoid them.

We are especially proud of and satisfied with the way in which Santander City Brain operates, because it represents government that is really open to its citizens: it is like inviting the city’s residents to sit around the council members’ meeting table so that they can make their own proposals and express their opinions about other people’s suggestions.

© SmartSantander

Detail of Participatory Sensing application
© SmartSantander

6) Q: The city has 12,000 sensors that collect and transmit information in real time, monitor movements and collect data. Where are the limits on the privacy of Santander’s citizens? Is the feeling of “Big Brother” among those who don’t know how Smart Cities actually work justified?

A: The sensors and devices that are being deployed as part of SmartSantander collect information on the occupancy of ground-level parking spaces, traffic density, environmental conditions, noise levels, lighting, etc. There is definitely no data relating to the privacy of citizens who are, moreover, actors in the sense of being participants. But, in this case, it is they who voluntarily offer information and they do so anonymously, without providing any data that identifies them or infringes on their privacy.

When citizens participate in SmartSantander, I think the effect is one of pride and satisfaction that comes from being part of a collective project that is placing the city on the front line of innovation and helping to attract the attention not only of the scientific and technological community, but also of the international media, such as the German magazine Der Spiegel, the Al Jazeera television network and the American Bloomberg news agency, which cite Santander as a model of a city that is on its way to becoming a Smart City.

At least that is the impression that we get from groups like the city’s taxi drivers. When we asked them to carry a sensor in their cars that would be used to measure air quality and noise levels and detect traffic density, they were a little hesitant at first because they thought it would be like being monitored. However, they soon realised that, quite the contrary, what they are doing is contributing to a technologically advanced city project in which their participation is extremely important.

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Outdoor parking and Environmental Monitoring deployed architecture
© SmartSantander

7) Q: What does the SmartSantander project mean in terms of opportunities for the region’s businesses?

A: The project offers local companies and business owners many business opportunities, such as their own ability to create products and services that can be developed based on the information provided by the sensors and devices associated with SmartSantander. In fact, a tender invitation, known as Open Calls, was launched in connection with this programme, with a total budget of €785,000, to grant assistance to technology companies, research centres and business owners who submitted proposals to test their own technologies and services on the infrastructure of the urban laboratory that is already operating in the city. One of the four projects for which this assistance was granted was proposed by two Cantabrian companies.

Along these lines, initiatives like Open Data, which entails opening up the information which the Administration has in such areas as population, urban planning, transport, mobility, citizen protection, the economy, etc., will also greatly enable companies to develop applications and products based on this data. At Santander City Hall, we already have 22 different data catalogues open and we expect this number to reach 75. This information, which can be accessed via the datos.santander.es portal, is available to citizens, companies and business owners in standardised, open digital formats which they can export and use to generate business.

In addition, the fact that large international companies like NEC, IBM, Microsoft, Telefónica, Ferrovial and Banco Santander are looking to our city to make investments related to innovation can encourage the creation of synergies with local businesses.

© SmartSantander

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© SmartSantander

8) Q: Since we are an environment portal, the question must be asked. From an environmental standpoint, which of the services offered by Smart Santander help to protect the Environment?

A: The environment is one of the main areas of focus of this project in terms of both the deployment of sensors and the integration of services into the technology platform which will make integrated city management possible.

We have thousands of sensors installed throughout the city which measure environmental parameters such as CO, NO2 and noise levels and others that record light intensity. There are also devices installed in various parks that indicate the soil moisture level to ensure that irrigation occurs as needed and not based on previously set times or dates, which leads to greater efficiency.

Moreover, devices that detect whether or not a ground-level parking space is free and the signs that show how many spaces there are on a given street also help to improve air quality in the city as the need to drive around is reduced, which saves fuel and reduces emissions into the atmosphere.

Cleaning and urban waste collection is the first service that will be be added to the city’s integrated management platform, with a network of sensors that will provide new and extremely useful information, such as the amount of waste in each container, so that alternative routes can be established to make collection more efficient and sustainable.

There will also be systems to identify and manage litter bins and containers, the fleet of vehicles will be monitored and environmental parameters will be included throughout the service to know the air quality, temperature and humidity, to detect contaminants and suspended particles, and so on.

Another area that we will pursue is a smart water management project that involves integrating water supply management into the technology platform that is being developed in the city and giving citizens the opportunity to access data related to water consumption, pressure and quality via a smartphone application that will be developed in connection with this project.

We also have an energy efficiency project underway that will allow us to reduce the energy consumption of buildings by 25% and of public lighting by 40%, for which there will be energy audits in municipal buildings and facilities and on outdoor lighting, as well as a city energy plan.

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SmartSantander logical architecture
© SmartSantander

9) Q: The Smart Cities Demonstration Centre is scheduled to open next September. What is its purpose and what will it have to offer?

A: We want the residents of Santander and those visiting the city to be aware of the progress that is already being made, right now, in Smart Cities, the services and benefits they offer citizens and the technology platforms on which these new urban ecosystems are built. Our intention is to have citizens be participants in this global project, which involves the entire city and in which its residents must therefore also play a key role.

To this end, the centre, which will be located in Enclave Pronillo, will feature an area with demonstrations of the services and developments relating to smart cities. It is a living space that will keep evolving and to which new services and developments will be added as they emerge, both in Santander and in other cities. Visitors will be able to see and touch the technology, attend guided demonstrations and learn what urban mobility is based on or how, through technology, to achieve optimal energy management, improve the day-to-day lives of citizens and protect the environment.

In addition, this centre will serve as a tool for trying out new developments on the platforms and devices. It will also be a place for sharing information and for training and contributions by experts in the various areas or development groups related to smart cities.

A think tank will be formed, a space dedicated to training and experimentation, designed basically for business owners and university research and development departments, which will make it possible to conduct training activities and hold exhibitions of projects and developments. In this way, our goal is to be able to share ideas and encourage the generation of new developments relating to smart cities.

10) Q: Many people think that Sustainability is today an obligation. However, there are critics who are of the opinion that the concept of Smart City is a passing fad. What would you say to those who defend this idea?

A: It is today, now, and also the future. Moving towards the Smart City ultimately means incorporating technology into city management, just as we as citizens have already done in our daily lives. No one believes that there will be a decline in the development of the Internet or mobile phones and devices; instead, they are likely to keep evolving, improving and offering users more services. The same is true of the Smart City. The Smart City concept as such may be surpassed over time, but the change in the model for managing city halls and public services which is driving the move towards the smart city will persist. In my opinion, technology and innovation have become part of our society and are here to stay.

Interview conducted by Susana Cegarra: @CegarraSusana