Retrouvez la contribution de Carlos Moreno, « Vivre les proximités dans une ville vivante », suivie de la contribution de Pierre Veltz, « La ville du quart d’heure : un projet accessible à tous, vraiment ? »

La « ville du quart d’heure », concept devenu planétaire, est présent aujourd’hui sous toutes les latitudes. Pourquoi un tel engouement pour cette approche ?

En ce temps de changement climatique de plus en plus évident, et avec une pandémie mondiale de COVID-19 faisant rage, cette proposition initialement émise en 2016 s’est trouvée sous les projecteurs internationaux dès le début de l’année 2020.

Depuis, elle a ouvert dans le monde entier le débat sur l’indispensable besoin de changer de paradigme pour nos vies urbaines et territoriales. À l’origine de cette idée, j’ai été surpris de voir comment elle prenait forme, spontanément, sur tous les continents. Étonné aussi d’une telle profusion, non seulement des discussions, mais également des engagements et pratiques concrètes générés. Heureux de voir, comme tout chercheur qui retrouve son idée en mouvement, comment cette ville polycentrique, multi-servicielle, multi-usages, porteuse d’une feuille de route décarbonée, est devenue une nouvelle approche des proximités pour changer notre manière d’appréhender la ville.

1 De quoi la ville du quart d’heure est-elle le nom ?
Pas plus « campagne organisée », que « solution miracle » ou « copier-coller magique », la « ville du quart d’heure » pour les zones denses et son concept jumeau « le territoire de la demi-heure » pour les zones moyennes et peu denses sont venus apporter, au bon endroit et au bon moment, un cadre conceptuel, une approche méthodologique et des outils d’analyse pour encourager une nouvelle pratique urbaine et territoriale, avec en toile de fond une autre manière de penser et d’agir, en mettant au cœur l’usage de la ville. Nous avons voulu poser au centre de la réflexion une question simple : « Dans quelle ville voulons-nous vivre ? ». Nous avons apporté un cadre complet, approfondi, systémique mais aussi large et ouvert, avec des propositions pour faire face à nos défis, pour un meilleur-vivre dans nos villes et territoires. Plus qu’aménager la ville, nous nous intéressons avant tout à aménager la vie dans la ville.

Bruno Latour évoque avec justesse la contradiction structurelle entre « le monde où l’on vit » et le « monde dont on vit ». Dans un monde urbain et territorial où la qualité de vie doit être au cœur de nos préoccupations, j’ai souhaité ajouter dans la réflexion cette dimension qui est « le monde où l’on croit que l’on vit ». Nous posons ainsi avec la « ville du quart d’heure », au cœur de la problématique, une autre manière de vivre, de produire, de consommer, de nous déplacer, mais aussi de ressentir la ville.

Notre approche est inspirée de la matrice posée par notre collègue, le Pr M. Yunus, Prix Nobel 2006 et les impératifs des ODD N°13 et 11. Nous assumons cette voie, « le triple zéro : zéro carbone, zéro pauvreté, zéro exclusion ». La « ville du quart d’heure » est une proposition de convergence dans la création de valeurs écologiques, économiques et sociales, pour faire de nos villes des lieux viables économiquement, vivables écologiquement et équitables socialement.

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