“Ceux qui vont mourir te saluent ! ” : cette célèbre locution latine clamée par les gladiateurs avant de combattre et succomber dans l’arène, les citadins asphyxiés pourraient se l’approprier tant la pollution de l’air des villes est devenue un risque majeur pour la santé. Par le professeur Carlos Moreno.

carlos-moreno-pollution

And one more pollution peak … “Morituri you Salutant”

Here is, what is referred to as a new urban episode of air pollution which affected several cities of France, including Paris. Again, urgent measures have been taken to address this risk: alternate traffic circulation which was organized with difficulty in Paris, free access of public transport, free car parks … Again, striking images circulate with the thick layer of “smog” where one desperately tries to look behind for an autumn sunset, or then for the Eiffel Tower.
Each of us is directly affected in our everyday life by this obvious fact: we choke in our cities, we die slowly but surely, suffocated by our own human activity, which has become the worst enemy of human health.
It is not only a Parisian situation or one of the big cities. Mid-sized cities are also concerned, because it is a situation which is deeply rooted and which affects our choices of life, of society, taking into consideration our past way of behaving and thus engaging our future.

Year after year, the scientific reports follow one another with the same findings, which are keeping on deteriorating. September 27th, 2016, the World Health Organization was announcing formally in its new study:

“92 % of the population inhales a much too polluted air”.

The health of the urban ones and that of the new generations is seriously threatened. Useless to call back the long list of the consequences on our body related to pollution. We have been keeping on piling up articles, texts and publications for years on this matter. This autumn, the WHO will launch a world advertising campaign, BreatheLife, whose target is to raise public awareness to the problem of the air pollution as a major risk for health and climate. This campaign is managed by the WHO, in partnership with the Coalition for the climate and the clean air to reduce short-term life air pollutants hosted by the United Nations Environment Programme (UNEP).

“It will highlight the political practical measures which cities can implement (for example for better housing, transport, energy systems and waste management) ) and the measures people can take as a community or an individual (for example: put an end to the combustion of waste, promote green spaces, walking/ biking) to improve the air quality

The debate focuses on the gas car traffic and the fatal consequences for the air quality and the urban health. It is a nonsense to still want to hide behind arguments of opportunity to oppose radical measures which must be taken for that purpose. With courage and for 13 years, a world megalopolis like Tokyo took strong measures forbidding diesel and this entailed a decrease of fine particles of 50 % in ten years. So we have had enough of carelessnesses while it is the common good, the air that we inhale and our vitality which are in danger.

Let us keep in mind a figure of the DATALAB of the French government published a few days ago in the “Energy balance of France for 2015” to measure the long way to go concerning the impact of the transport in general at the level of the French energy package:

“92 % for petroleum products, 6 % for the renewable energies (biofuels) and 2 % for electricity. With 41 % of the direct emissions of CO2 the consumption of oil fuels is responsible for almost all of the emissions of this sector “

But it is also necessary to become aware of the impact for our urban health which are buildings and heat production that contribute every day to this degradation. For an urban contribution of 76 % of greenhouse gas emissions, the part accumulated of the accommodation and the tertiary sector is 31 %. Only in France, 2/3 of the heat is produced for the heating and the hot water of housing and offices: half of the 150 million annual tons of oil of the country!

In France, over a 15- year horizon, buildings will have to reduce by more than half their greenhouse gas emission produced today and, in the short term, in a few years it will have to lower them by 30 %!

Considering the urban impact in our lifestyles, with the 4 / 5th of the French population living in an urban space, which hardly corresponds to 20 % of the territory, the bet is considerable. Thus there is vital urgency to come to grips with this immediate future. Make towns greener, get back bio diversity, regenerate buildings to bring them multi-functionality, transform the usages, give meaning to urban life to be less consuming of resources, to develop other circuits of energy supply, to favor the urban economy of sharing, are all urban emergencies.

The climatic threat with our unbreathable cities makes our future uncertain. It is necessary to act radically, here and now!

Voilà donc ce qu’il est convenu d’appeler un nouvel épisode de pollution de l’air urbain qui a touché plusieurs villes de France, dont Paris. Une nouvelle fois, des mesures d’urgence ont été prises pour faire face : circulation alternée -qui a été mise en place difficilement à Paris-, gratuité des transports publics, du stationnement résidentiel… De nouveau, les images chocs circulent qui montrent l’épaisse couche de « smog » où l’on cherche derrière désespérément un coucher de soleil d’automne ou la Tour Eiffel.

Chacun de nous est touché directement dans son quotidien par cette évidence : nous nous asphyxions dans nos villes, nous mourons lentement mais sûrement, étouffés par notre propre activité humaine, laquelle est devenue la pire ennemie de notre santé.

Ce n’est pas un phénomène uniquement parisien ou qui ne toucherait que les grandes villes. Des villes moyennes sont aussi atteintes car il s’agit d’une situation qui a des racines très profondes qui touchent nos choix de vie, de société, de prise en considération de notre manière d’agir passée, et donc, engage notre futur.

Les rapports se succèdent, mais la situation s’aggrave inexorablement

Année après année, les rapports scientifiques se succèdent avec la même constatation, qui à chaque fois s’aggrave. Le 27 septembre 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) annonce formellement dans sa nouvelle étude :

« 92% de la population respire un air trop pollué. »

La santé des urbains et celle des nouvelles générations est sérieusement menacée. Inutile de rappeler la longue liste des conséquences sur notre organisme liées à la pollution. Nous cumulons sur ce sujet les articles, textes, publications depuis de longues années.

Cet automne, l’OMS lancera une campagne de communication mondiale, BreatheLife, dont l’objectif est de sensibiliser le public au problème de la pollution de l’air en tant que risque majeur pour la santé et le climat. Hébergée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), cette campagne est dirigée par l’OMS, en partenariat avec la Coalition pour le climat et l’air pur pour réduire les polluants atmosphériques de courte durée de vie .

« Elle mettra en évidence les mesures politiques pratiques que les villes peuvent mettre en œuvre (par exemple, de meilleurs logements, transports, systèmes énergétiques et de gestion des déchets) et les mesures que les gens peuvent prendre en tant que communauté ou individu (par exemple, mettre un terme à la combustion des déchets, promouvoir les espaces verts, la marche et le vélo) pour améliorer la qualité de l’air. »

Diesel : Tokyo a réussi à réduire les particules fines de… 50% !

Le débat se focalise sur le trafic automobile à moteur thermique (diesel ou essence) et les conséquences néfastes pour la qualité de l’air et la santé urbaine. C’est une aberration de vouloir encore se cacher derrière des arguments d’opportunité pour s’opposer à des mesures radicales qui doivent être prises à cet effet. Avec courage, depuis 13 ans, une mégalopole mondiale comme Tokyo a pris des mesures fortes interdisant le diesel et se traduisant par une diminution de particules fines de 50% en dix ans. Donc, assez d’incuries alors que c’est le bien commun – l’air que nous respirons et notre vitalité – qui est en danger.
Gardons en tête un chiffre du DataLab du gouvernement français publié il y a quelques jours dans le « Bilan énergétique de la France pour 2015 » pour mesurer le chemin à parcourir concernant l’impact du transport dans son ensemble au niveau du bouquet énergétique français :

« 92% pour les produits pétroliers, 6% pour les énergies renouvelables (biocarburants) et 2% pour l’électricité. Avec 41% des émissions directes de CO2, la consommation de carburants pétroliers est responsable de la quasi-totalité des émissions de ce secteur.»

L’énorme part du chauffage des logements et des bureaux

Mais il faut aussi prendre conscience de l’impact pour notre santé urbaine que représentent les bâtiments et la production de chaleur qui contribuent chaque jour à cette dégradation. Pour une contribution urbaine de 76% d’émissions de gaz à effet de serre, la part cumulée du logement et du tertiaire est de 31%. Rien qu’en France, 2/3 de la chaleur est produite pour le chauffage et l’eau chaude de logements et de bureaux : la moitié de 150 millions de tonnes de pétrole annuelles du pays !

En France, à l’horizon de 15 ans, le bâtiment devra réduire de plus de la moitié ses émission de gaz à effet de serre produites aujourd’hui et, à court terme, en quelques années elle devra les baisser de 30% !

Il faut se dépêcher d’agir

Compte tenu de l’impact urbain dans nos modes de vie, avec les 4/5es de la population française qui habite dans un espace urbain, ce qui correspond à peine à 20% du territoire, le pari est de taille. Il y a donc urgence vitale à prendre à bras le corps ce futur immédiat. Végétaliser, récupérer la bio diversité, régénérer les bâtiments pour leur apporter la multi fonctionnalité, transformer les usages, donner du sens à la vie urbaine moins consommatrice de ressources, développer d’autres circuits d’approvisionnement énergétique, favoriser les économies urbaines de partage, sont des urgences urbaines.

La menace climatique avec nos villes irrespirables, rend incertain notre futur. Il faut agir radicalement, ici et maintenant !