Au Smart City World Expo Congress qui vient de s’achever à Puebla, au Mexique, le monde de l’urbanisme se réunissait pour traiter de l’irruption des réseaux de villes, des gigantesques défis qui les attendent, mais aussi des solutions comme celle de l’urbanisme tactique, ou “acupuncture urbaine”. Par le professeur Carlos Moreno.
amérique latine

L’Amérique latine est un des territoires les plus urbanisés au monde. Elle compte un taux d’urbanisation de 75% et, selon les estimations des Nations Unies, d’ici à 2030, le taux d’urbanisation atteindra 84%.

Le basculement vers une vie urbaine au détriment de la ruralité, l’augmentation considérable du nombre des villes et leur croissance dans tout le sous-continent a donné lieu à une transformation majeure. Plus qu’un continent composé de pays, c’est un vrai continent constitué de villes qui est en train de naître.

Signe de ces temps urbains, c’est aussi l’une des constatations issues du Smart City World Expo Congress, l’événement qui vient d’avoir lieu à Puebla, au Mexique. Un rendez-vous qui a dépassé tous les pronostics en terme d’affluence et de participation. Tout l’écosystème international de l’urbanisme était présent, avec une très forte présence des élus et des acteurs des villes de toute l’Amérique Latine et au-delà.

Nouvelle hiérarchie

Les liens entre les villes dans le continent sont aussi en pleine mutation. Organisés autrefois par la hiérarchie existante entre les villes, correspondant à l’importance politique des capitales et à leur poids démographique, une autre construction du continent urbain est en marche, celle du réseau des villes. Dépassant les frontières nationales, les villes de l’Amérique Latine tissent des liens entre elles avec dynamiques et éco systèmes propres. Une stratégie de marketing territorial et de partage de politiques locales a vu le jour. Medellin, Bogotá, Buenos Aires, Santiago du Chili, Rio, Sao Paulo, Lima, La Paz mais aussi d’autres villes comme Monterrey, Cali, Puebla, Guadalajarra, Santa Fé, Valparaiso… pour ne donner que quelques exemples, d’une liste devenue longue.

Il en ressort de manière claire, comme au XXIe siècle, en Amérique Latine la gestion urbaine, la projection de ses territoires dans une approche de consolidation métropolitaine, l’efficacité de services aux citoyens face aux demandes conséquentes en terme d’emploi, sécurité, transport, éducation, culture, santé, logement, environnement, sont aujourd’hui les défis majeurs. Lutter contre la pauvreté, la violence, les inégalités sont au cœur de l’action politique et citoyenne dans les villes. Développer des villes inclusives, durables et équitables, est une priorité. Accorder une large place aux femmes, et développer une culture de la reconnaissance de leur libre choix, sont aussi des enjeux majeurs devenus urbains.

Pression migratoire rurale en recul

Depuis quelques années, le processus d’expansion des villes par la pression migratoire rurale a ralenti. Aujourd’hui, un nouveau paradigme est venu se substituer à celui de la ville en expansion à marches forcées ; celui de la ville en consolidation, la ville construite, qui, maintenant, doit s’ouvrir dans une perspective métropolitaine, échelle devenue indispensable pour réfléchir et agir avec efficacité.

La pauvreté urbaine est devenue un élément constitutif de cette croissance des villes : 80% des pauvres de l’Amérique Latine vivent maintenant dans les villes. La pauvreté va de pair avec l’exclusion sociale et constitue le terrain propice au développement de la violence sous toutes ses formes. Les habitants des quartiers populaires qui ne sont pas intégrés à la vie économique de la ville se retrouvent victimes d’une double exclusion sociale et spatiale.

En même temps, il existe un phénomène qui doit être aussi analysé dans ces temps de villes globales, de villes monde, celui de l’internationalisation des villes et de leur projection cosmopolite. Les deuxièmes et troisièmes villes de certains pays de l’Amérique Latine se trouvent en dehors de leur territoire : 20% de mexicains et 25% de cubains vivent aux USA faisant de Los Angeles la quatrième ville du Mexique et de Miami la deuxième de Cuba. New York est la deuxième ville du Salvador et Buenos Aires est la troisième ville de la Bolivie. De nouveaux réseaux inter-urbains ont été ainsi créés avec cette composante plurinationale. Au niveau économique les devises apportées par ces migrations urbaines internationales sont considérables. Au Mexique, c’est la troisième source, en Equateur la deuxième et au Salvador la première. Au Brésil, c’est l’équivalent de revenus des exportations du café, etc. Ces urbains internationaux créent également une dynamique avec leurs lieux d’origine. Ils privilégient le développement des liens avec leurs villes plus que leur rapport au pays.

Émergence d’une classe moyenne urbaine

Malgré la pauvreté, la croissance économique de l’Amérique Latine, les développements technologiques, le retour de la démocratie, la lutte contre l’analphabétisme, la qualité de l’éducation, l’accès à la culture, l’industrialisation, la consolidation d’une présence sur la scène internationale en tant qu’acteur avec des puissances régionales, tous ces facteurs sont allés de pair avec l’émergence d’une classe moyenne urbaine, présente dans le continent.

De nouvelles pressions, d’origine citadines, s’expriment face aux gouvernances : non seulement disposer de services de base mais exiger de la qualité : plus de sécurité, moins de pollution, de la transparence dans la gestion publique et des mesures concrètes face au fléau qui traverse les villes de l’Amérique Latine, les difficultés structurelles pour offrir un transport à la hauteur du développement socio territorial des urbains. « Le transport et l’accès à la ville sont une question clé pour les Sud-Américains . Les urbains ont énormément de mal à se déplacer. Or les villes sont grandes, et si vous ne pouvez pas vous transporter, vous ne pouvez pas travailler, étudier, vous soigner » signale Ricardo Montezuma, directeur de la Fondation Ciudad Humana, qui a gagné le prix « Talents du Vélo » organisé dans le cadre de la COP21 à Paris, par Le Club des Villes et Territoires Cyclables.

Poids politique accru des acteurs de proximité, région, métropole, ville

Face à ses demandes, de nouvelles frontières politiques et de gestion territoriale sont nées. L’incapacité de l’Etat à faire face, la faiblesse des institutions politiques centralisées, la perte de confiance des citoyens envers les politiques d’Etat, des choix stratégiques concernant les investissements ignorant souvent la problématique de la vie de proximité, et l’incapacité à offrir des espaces de vie au quotidien de qualité, ont donné lieu à l’émergence d’un poids politique accru des acteurs de proximité, région, métropole, ville.

La vie politique nationale s’est grandement déconnectée de la vie politique locale. Une nouvelle génération d’hommes et des femmes politiques, hors des partis traditionnels, se fait jour, issue de leur engagement local. Ils / elles ont apporté, une dynamique d’écoute, de compréhension des vrais problèmes avec la construction d’éco systèmes locaux pour construire des solutions concrètes.

L’urbanisme tactique, comme une acupuncture urbaine

A la place des discours politiques traditionnels concernant les clivages hérités du XXe siècle, cette nouvelle génération de politiques, issues très souvent de la société civile, s’implique, pour proposer des alternatives dans la manière de gérer la vue urbaine et de créer et développer les liens de confiances avec les citoyens. L’omni présence de nouvelles technologies et leur massification, offre des espaces nouveaux, permettant une proximité et un dialogue dans la proximité.

Le cas de Medellin a été largement étudié par la communauté internationale. Ville exemplaire en terme d’innovation sociale, elle a su développer l’urbanisme socialement innovateur, permettant de transformer le visage de la ville et d’opérer une renaissance après avoir été livrée à la mafia et à la délinquance pendant des années, voire des décennies.

Ce n’est pas par hasard que dans une ville moyenne à Curitiba, au Brésil, est né l’urbanisme tactique, déployé à grande échelle. Cette acupuncture urbaine a permis de modifier en profondeur, la ville par des transformations opérées sur des endroits clés et menées avec une très forte implication citoyenne.

#AméricaLatina en el momento de un continente de #Ciudades

América Latina es uno de los territorios más urbanizados del mundo. Cuenta con una tasa de urbanización del 75% y según las estimaciones de Naciones Unidas, de aquí a 2030 la tasa de urbanización alcanzará el 84%.

El cambio hacia una vida urbana en detrimento de la ruralidad, el aumento considerable del número de ciudades y su crecimiento por todos los continentes ha dado lugar a una transformación principal. Más que un continente compuesto de países, es un verdadero continente constituido por ciudades que están en proceso de nacer.

Símbolo de estos tiempos urbanos, es también uno de los hechos constatados del evento que tiene lugar en Puebla, México, el Smart City Expo World Congress. Un congreso que ha sobrepasado todos los pronósticos en términos de afluencia y participación. Todo el ecosistema internacional del mundo urbano ha estado presente con una fuerte presencia de los actores de las ciudades de toda América Latina y más allá.

Los vínculos entre las ciudades en el continente están también en plena mutación. Organizados por la jerarquía existente entre las ciudades, correspondiente a la importancia política de las capitales y su población, otra construcción del continente urbano está en marcha. Traspasando las fronteras nacionales, las ciudades de América Latina construyen relaciones entre ellas con dinámicas y ecosistemas propios. Una estrategia de valorización territorial y de intercambio de políticas locales ha visto la luz. Medellín, Bogotá, Buenos Aires, Santiago de Chile, Sao Paulo, Lima, La Paz, pero también otras como Monterrey, Cali, Puebla, Guadalajara, Santa Fe, Valparaíso… para dar algunos ejemplos, de una larga lista.

Es evidente, cómo en el siglo XXI, en América Latina, la gestión urbana, la proyección de sus territorios en un enfoque de consolidación metropolitana, la eficiencia de los servicios a los ciudadanos enfrenta grandes demandas en términos de empleo, seguridad, transporte, educación, cultura, salud, alojamiento, medio ambiente, que son a día de hoy los principales desafíos. Luchar contra la pobreza, la violencia, las desigualdades está en el corazón de la acción política y ciudadana en las ciudades. Desarrollar ciudades inclusivas, duraderas y equitativas, es una prioridad. Dar protagonismo a las mujeres, y desarrollar una cultura del reconocimiento de la libre elección, son también los principales desafíos urbanos.

Después de algunos años, el proceso de expansión de las ciudades por la presión migratoria rural, se ha ralentizado. A día de hoy, un nuevo paradigma ha venido a sustituir a este de la ciudad en expansión a marchas forzadas; es el de la ciudad en consolidación, la ciudad construida, que mientras debe abrirse a una perspectiva metropolitana, escala indispensable para pensar y actuar con eficacia.

La pobreza urbana se ha convertido en un elemento constitutivo de este crecimiento de las ciudades: el 80% de los pobres de América Latina vive en ciudades. La pobreza va de la mano con la exclusión social y constituye el terreno propicio al desarrollo de la violencia en todas sus formas. Los habitantes de los barrios populares que no están integrados en la vida económica de la ciudad se encuentran víctimas de una doble exclusión social y espacial.

Al mismo tiempo, existe un fenómeno que debe ser también analizado en este tiempo de las ciudades globales, las ciudades mundo, ejemplo de internacionalización de las ciudades y de su proyección cosmopolita. Las segundas y terceras ciudades de ciertos países de América Latina, están fuera de su territorio: 20% de mexicanos y 25% de cubanos viven en los EEUU haciendo de Los Ángeles la cuarta ciudad de México y de Miami la segunda de Cuba. Nueva York es la segunda ciudad de El Salvador y Buenos Aires es la tercera ciudad de Bolivia. De nuevo redes inter-urbanas que han sido creadas con este componente plurinacional (ver el excelente articulo al respecto en esta referencia). A nivel económico, las divisas aportadas por estos inmigrantes urbanos internacionales son considerables. En México, es la tercer fuente, en Ecuador la segunda, y en El Salvador la primera. En Brasil, es el equivalente a los ingresos de las exportaciones de café… etc. Estos urbanos internacionales crean igualmente una dinámica con sus lugares de origen. Ellos favorecen el desarrollo de los vínculos con sus ciudades en mayor relación que con su país.

A pesar de la pobreza, el crecimiento económico en América Latina, los desarrollos tecnológicos, el retorno de la democracia, la lucha contra el analfabetismo, la calidad de la educación, el acceso a la cultura, la industrialización, la consolidación de una presencia en la escena internacional en tanto que actuando con los poderes regionales, todos estos factores son los que van de la mano con la emergencia de una clase media urbana, presente en el continente.

Nuevas presiones, de origen ciudadano, se enfrentan a los gobiernos: no solamente para disponer de servicios urbanos sino para exigir su calidad: más seguridad, menos polución, transparencia de la gestión pública y medidas concretas contra los males que atraviesan las ciudades de América Latina, las dificultades estructurales para ofrecer un transporte a la altura del desarrollo socio territorial de las zonas urbanas. “El transporte y el acceso a la ciudad son una cuestión clave para los sudamericanos. Los ciudadanos tienen una enorme dificultad de desplazamiento. Ahora las ciudades son grandes, y si no puedes transportarte, no puedes trabajar, estudiar, cuidarte” señala Ricardo Montezuma, director de la Fundación Ciudad Humana, que ha ganado el premio “Talents du Veloorganizado en el marco de la COP21 de Paris, por ”El club de las ciudades y territorios ciclabes”.

Para satisfacer sus demandas, han nacido nuevas fronteras políticas y de gestión del territorio.

La incapacidad del Estado para hacer frente a la debilidad de las instituciones políticas centralizadas, la pérdida de confianza de los ciudadanos en la política estatal del Estado, las decisiones estratégicas en materia de inversiones a menudo ignoran la problemática de la vida de proximidad, y la incapacidad de ofrecer espacios de vida cotidiana de calidad, han dado lugar a la aparición de un mayor peso político de los actores de proximidad, regionales, metropolitanos, ciudadanos.

La vida política nacional está muy desconectada de la vida política local. Una nueva generación de hombres y mujeres políticas, por fuera o al margen de los partidos tradicionales, está emergiendo, como resultado de su compromiso local. Ellos/ellas aportan una dinámica de escucha, de comprensión de sus verdaderos problemas con la construcción de ecosistemas locales para construir soluciones concretas.

En lugar de los discursos políticos tradicionales en relación con las divisiones heredadas del siglo XX, esta nueva generación de políticos, a menudo saliendo de la sociedad civil se implica, para proponer alternativas en la forma de gestionar la vida urbana y de crear y desarrollar los vínculos de confianza con los ciudadanos. La omnipresencia de nuevas tecnologías y su masificación, ofrece nuevos espacios de diálogo, permitiendo proximidad y un diálogo en la proximidad.

El caso de Medellín ha sido muy estudiado por la comunidad internacional. Ciudad ejemplar en términos de innovación social, el urbanismo socialmente innovador, ha permitido transformar el rostro de la ciudad y generar un renacimiento después de haber estado entregada a la mafia y a la delincuencia durante años, incluso décadas.

No es casualidad que en la pequeña ciudad de Curitiba, en Brasil, haya nacido el urbanismo táctico, desplegado a gran escala. Esta acupuntura urbana ha permitido modificar en profundidad la ciudad, a través de transformaciones realizadas en lugares clave y llevadas a cabo con una fuerte implicación ciudadana.