Le phénomène urbain a transformé en profondeur les rapports entre les hommes, l’habitat et la nature. L’émergence et la croissance des grandes métropoles, les développements croissants de ses infrastructures, mais aussi l’effet d’attractivité, parfois jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres envers les villes moyennes et les petites villes, sont venus bouleverser les rapports entre nos vies, les espaces urbains, ruraux, et la biodiversité dans son ensemble.

El fenómeno urbano ha transformado en profundidad las relaciones entre los hombres, el hábitat y la naturaleza. La emergencia y el crecimiento de las grandes metrópolis, los desarrollos crecientes de sus infraestructuras, pero también el efecto atracción, que ha alcanzado algunos centenares de kilómetros alrededor de las ciudades medianas y pequeñas, han revolucionado las relaciones entre nuestras vidas, los espacios urbanos, rurales y la biodiversidad en su conjunto.

La question se trouve au cœur des enjeux des 50 prochaines années : comment transformer les relations entre villes et campagnes, quand la vie rurale, nourricière, se transforme elle-même par la double pression de l’industrialisation agricole et d’une population devenue majoritairement urbanisée ?

Comment développer une ruralité préservant la qualité de vie, la sécurité sanitaire, les sources d’eau, l’environnement, le paysage et la biodiversité à l’heure de l’utilisation massive de pesticides, de la pollution des eaux et de l’atmosphère, de la haute productivité mécanisée, des émissions de gaz à effet de serre dont par exemple l’agriculture contribue à hauteur de 20% ?

Il s’agit en effet de faire face au dépeuplement des campagnes, à la diminution des exploitations, à leur très forte concentration, mais aussi de plus en plus dans les décennies à venir, au phénomène du « land grabbing » (les achats des terres dans un autre pays pour l’importation de sa production) face aux impératifs de la maîtrise de nos ressources, d’avoir une chaîne alimentaire vertueuse, de la protection de la nature, de nos sols et de nos ressources hydriques.

La vie de la ruralité, de plus en plus constituée par des classes populaires, demande à être réfléchie autour d’une politique d’aménagement territorial et du paysage, en résonance avec les pôles urbains qui l’entourent. Mais sans aucun doute toutes ces questions nous interrogent sur le modèle de développement des espaces ruraux, et le rapport avec nos vies urbaines d’aujourd’hui ainsi que les axes qui seront pris dans un futur proche.

Comprendre au XXIème siècle les liens qui en France se sont développés entre la ville et la campagne, les grands centres urbains et la ruralité, et plus globalement aujourd’hui entre les métropoles et les territoires, nous invite à nous pencher sur leurs évolutions au travers de notre histoire.

Le contraste à la manière d’un « Je t’aime, moi non plus » entre nos villes, et la vie campagnarde française, immortalisée à travers ses villages, ses images de clochers et de vie bucolique, doit s’entendre à l’aide des grandes décisions d’aménagement territorial qui laissent des traces profondes, toujours visibles.

Le fameux PLM, a illustré pendant longtemps, la force de ce que, dans l’imaginaire français, représentait ces 3 grands centres urbains, attracteurs de la vie citadine : Paris, Lyon, Marseille. Il est indissociable dans sa structuration et son essor avec les 863 kms de la « ligne impériale », ainsi nommée car chère à Napoléon III, qui ont relié par voie ferroviaire Paris à la Méditerranée et ces  3 villes traversant les régions Ile de France, Bourgogne, Franche Comté, Auvergne, Rhône Alpes, et Provence Alpes Côte d’Azur…

Impossible de comprendre aussi la tendance inéluctable à l’hypertrophie centralisatrice à partir de Paris par rapport aux territoires, et l’effet sur certaines ruralités, sans se souvenir de « l’étoile de Legrand » qui en 1842, proposé par le directeur général des Ponts et Chaussées de l’époque, Baptiste Legrand,  correspond au premier projet donnant lieu à l’édification d’un “réseau national”. Avec la loi du 11 juin il donnera lieu au schéma général des futures voies de chemin de fer. Centré sur Paris, d’où son nom d’étoile, il permettra de relier les différentes régions à Paris.

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Une Tendance inéluctable, car cette approche est venue structurer de manière approfondie les mobilités « absorbantes » ou « magnétiques » entre Paris et les territoires, avec en particulier, le fort développement territorial de certains axes privilégiés, et parmi eux, ceux qui sont devenus les 3 premières économies urbaines française : Paris, Lyon, Marseille en têtes de pont de leurs territoires respectifs.

Impossible aussi de le comprendre sans faire référence d’une part au jacobinisme centralisateur français, mais également, à la concurrence internationale, déjà existante à l’époque, où la France était nettement en retard concernant l’exploitation et les concessions ferroviaires comparé à l’Angleterre, aux états allemands, à la Belgique, sans parler même des Etats-Unis, avec seulement 319 kms en exploitation.

Paradoxe à la française : à l’heure des métropoles avec 17 à ce jour et bientôt 22, le fait communal reste une réalité enracinée dans son histoire. Si avec ses clochers d’église, elle s’inscrit dans la représentation nostalgique d’une autre époque, il n’en reste pas moins qu’il y va d’un héritage de l’Ancien Régime, qui avait construit un maillage d’organisation territoriale à partir des 60 000 paroisses de l’époque. La France étant le pays le plus peuplé d’Europe avant la révolution industrielle. La paroisse, qui permettait de garder une unité administrative, fiscale avec aussi des obligations, en était sa plus petite décomposition. Les Rois de France règnant sur « le royaume au cent mille clochers », pouvaient ainsi avoir un lien avec les territoires via les paroisses, en se passant des pouvoirs locaux des seigneurs.

A la révolution, sous proposition de Mirabeau, les communes sont nées, adoptant le principe global « d’une commune par paroisse », et en créant en même temps les regroupements par cantons, districts et départements. Le regroupement de certaines paroisses/communes a ainsi ramené son chiffre en 1792 à 41 000, nombre assez proche de celui que nous connaissons 228 ans après : 90% des communes et départements ont ainsi gardé pour l’essentiel les contours définis à la révolution française !

Après les transformations initiées par Napoléon III, les mouvements de communes ont peu varié  jusqu’à nos jours. En revanche, c’est à ce moment que Paris fut l’une des rares communes qui a vu ses limites modifiées et étendues, en doublant sa surface découpée en 20 arrondissements. Le Baron Haussmann rentre en scène pour sa transformation et la ligne impériale susmentionnée est lancée.

Un changement majeur intervient du point de vue politique avec la loi de 1884 : elle institue que le conseil municipal fût élu au suffrage universel direct, doté d’un conseil siégeant à la mairie de la commune, et présidé par le maire désigné parmi les siens. Petite, moyenne ou grande, rurale ou urbaine, peu importe son contour, la commune, avec ses institutions déployées partout et de la même manière, s’impose dans le paysage français comme l’élément pivot de la vie de la République avec son maire, conseil municipal, écoles et valeurs qui autour de Liberté, Egalité, Fraternité viennent façonner l’unité de la nation. Il n’en demeure pas moins que la représentation massive de 550 000 élus municipaux se trouve confrontée à une profusion d’élus de petites communes rurales, peu habitées et en disproportion avec les métropoles. Au niveau statistique, il faut tout simplement comparer le poids de 20 000 communes en ruralité de moins de 500 habitants, avec la poignée dépassant les 300 000 habitants.

La France ainsi possède à elle seule 45% de la totalité des communes de l’Union Européenne pour 16% de la population, dont 75% possèdent moins de 1000 habitants. A titre de comparaison, l’Italie en a 8000 pour une population comparable et l’Allemagne réunifiée un peu plus de 12000 pour un tiers de plus de population, quand en 1970 elle en avait 30 000.

Pour appréhender les rapports particuliers en France entre villes et campagnes, il est essentiel de comprendre une autre particularité, cette fois socio-économique.  Après la révolution industrielle, les deux guerres mondiales, le boom du pétrole, le plan autoroutier des années 1970, le développement massif des grands axes de transports, et le développement à la fin du XXème siècle d’une nouvelle  économie de services, on observe que l’attractivité urbaine s’est faite au détriment de la vie rurale et en particulier, de ses petites communes. Les Pôles urbains sont nés entraînant avec eux une forte population qui a vu émerger les grandes villes françaises, devenues aujourd’hui Métropoles, avec le ratio qui est celui d’aujourd’hui, 80% de la population française habite dans 20% du territoire.

Quid donc de ses espaces ruraux, de ses communes et de sa population ?  Il est important de bien identifier de quelle ruralité il s’agit quand nous souhaitons nous intéresser à cette catégorie socio territoriale. L’identification de ces espaces à une contribution d’exploitation agricole n’est plus une référence, quand nous évoquons moins de 6% d’actif liés à ces activités. Le poids de l’activité agricole (y compris le secteur des industries agroalimentaires) représente moins de 3% du PIB aujourd’hui quand il était de 8 % environ en 1980. La surface dédiée à l’agriculture en France a ainsi diminué de 20% en 50 ans, pour occuper aujourd’hui 53,2 % de la surface totale. Ces pertes se sont opérées de façon quasi irréversible au profit de la ville, du logement, des infrastructures à hauteur de 2,5 millions d’hectares. D’après l’enquête Teruti-Lucas du ministère de l’Agriculture, 78.000 hectares ont été urbanisés en moyenne chaque année entre 2006 et 2010. C’est l’équivalent en 4 ans de la surface agricole moyenne de l’un de nos 101 départements.

Le nombre d’exploitations a été divisé par 4, mais la taille moyenne des exploitations a été multipliée presque par 4. La part de la population active agricole a été divisée par 10, soit moins de 2 % de la population active totale, selon la FAO en 2013.

La diminution de la surface des terres agricoles n’est pas spécifique à la France et se poursuit depuis plusieurs décennies. Le rapport de l’Union Européenne de 2012 sur le corrélaire terre et urbanisation, précise que le recouvrement par le béton ou l’asphalte, est une des principales causes de la dégradation des sols. Chaque année en Europe, les infrastructures bâties avalent plus de 1 000 km2 de terres ou de forêts. Effet systémique oblige, il s’agit de l’une des raisons fortes d’augmentation du risque d’inondation et de pénurie, de pertes de capacités de recyclage de la matière organique, de limites à la croissance des plantes. La perte du couvert végétal réduit d’autant plus le stockage de carbone, la régulation des températures et du climat, ainsi que la production d’oxygène.

Dans une vision du futur, la ruralité reste donc un espoir pour bâtir d’autres modes de production, de consommation et de circularité.  Sortir de la confrontation ville et campagne, c’est aussi accepter de construire un autre rapport d’altérité entre la vie urbaine et cette ruralité qui peine à exister dans un monde économique porté par la recherche d’une rentabilité qui s’accompagne de procédés souvent attentatoires à l’environnement et à la santé humaine. Nous avons pu le voir il y a peu avec la crise des œufs et leur mode de production.

La ruralité est une chance pour développer une autre manière de mettre en œuvre les circuits courts vertueux de l’économie circulaire avec une optimisation de nos ressources. C’est aussi la Culture dans tous les sens du terme : celle de la terre, de l’esprit, du respect de la nature et d’autrui. C’est redonner la place à l’altruisme et à l’empathie, avec la nature comme fil conducteur, c’est « ré-ensauvager» la terre, pour reprendre la proposition avancée par le célèbre biologiste E.O Wilson dans son livre de 2016 « Half Earth ». Avec le concours de nouveaux rapports sur la ruralité, nous devons réinventer la terre urbaine et, comme le signale William Lynn, « si nous voulons répondre aux besoins fondamentaux des hommes (et de la terre), il faut aussi transformer les villes en lieux de vie durables et agréables ». D’où l’intérêt des initiatives comme l’index de biodiversité urbaine, (« City Biodiversity Index, CBI »), un indicateur construit pour évaluer la biodiversité citadine, adopté par la conférence de Nagoya de 2010.

Le vrai pari in fine, n’est-il notre capacité commune à créer de la valeur, à être attractifs, à développer une culture de l’innovation, pour enclencher de nouveaux circuits de consommation- production qui nous permettent de réinventer les territoires, la ruralité et la proximité ? Aller d’une République jacobine et centralisatrice vers une République urbaine, métropolitaine, totalement ancrée dans l’Europe, mais également porteuse d’une alliance des territoires, englobant la ruralité,  qui permette de créer des emplois, de construire des territoires zéro chômage, avec comme objectif essentiel  lutter contre l’exclusion et la pauvreté…

Voilà le véritable enjeu à venir.

La cuestión se encuentra en el centro de los desafíos de los próximos 50 años: ¿cómo transformar las relaciones entre las ciudades y el campo, cuando la vida rural, la que nos nutre, se transforma ella misma por la doble presión de la industrialización agrícola y de una población convertida mayoritariamente en urbana?

¿Cómo desarrollar una ruralidad preservando la calidad de vida, la seguridad sanitaria, las fuentes de agua, el medio ambiente, el paisaje y la biodiversidad en el momento del uso masivo de pesticidas, de la contaminación de las aguas y la atmósfera, de la alta productividad mecanizada, de las emisiones de gas invernadero donde la agricultura contribuye con alrededor del 20%?

Se trata en efecto de hacer frente al despoblamiento del campo, a la disminución de las explotaciones agrícolas, a su muy acusada concentración, pero también cada vez más en las próximas décadas, al fenómeno del «land grabbing» (las compras de tierras en otro país para la importación de su producción) frente a la necesidad de controlar nuestros recursos, de tener una cadena alimentaria virtuosa, de la protección de la naturaleza, de nuestros suelos y nuestros recursos hídricos.

La vida rural, cada vez más constituida por las clases populares, demanda ser reflexionada alrededor de una política de ordenación del territorio y el paisaje, en resonancia con los polos urbanos que la rodean. Pero sin ninguna duda, todas estas cuestiones nos interrogan sobre el modelo de desarrollo de los espacios rurales, y la relación con nuestras vidas urbanas a día de hoy al igual que los ejes que se tomarán en un futuro próximo.

Comprender en el siglo XXI los vínculos que en Francia se desarrollan entre la ciudad y el campo, los grandes centros urbanos y la ruralidad, y más globalmente hoy entre las metrópolis y los territorios, nos invita a examinar su evolución a lo largo de nuestra historia.

El contraste en forma de un «Je t’aime, moi non plus» entre nuestras ciudades y la vida rural francesa, inmortalizada por sus villas, sus imágenes de campanarios y vida bucólica, ayudada por importantes decisiones de ordenación espacial que dejan huellas profundas, siempre visibles.

El famoso PLM ha ilustrado durante mucho tiempo, la fuerza de lo que en el imaginario francés, representaban estos 3 grandes centros urbanos, atrayentes de la vida ciudadana: Paris, Lyon y Marsella. Es indisociable de su estructuración y su desarrollo con los 863 kms de la «línea imperial», así llamada en referencia a Napoleón III, que conectó por ferrocarril Paris con el Mediterráneo y estas 3 ciudades atravesando las regiones de Ile de France, Borgoña, Franche Comté, Auvergne, Rhône Alpes, Provence Alpes y Côte d’Azur…

Es imposible comprender también la ineludible tendencia hacia la hipertrofia de la centralización a partir de Paris en relación con los otros territorios, y el efecto sobre ciertas regiones rurales, sin recordar «la estrella de Legrand» que en 1842, propuesto por el director general de Puentes y Carreteras de la época, Baptiste Legrand, corresponde al primer proyecto en dar lugar a la edificación de una «red nacional». Con la ley de 11 de junio dará lugar al esquema general de las futuras vías férreas. Centradas en Paris, de ahí su nombre de estrella, permitirá enlazar las diferentes regiones con París.

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Una tendencia ineludible, pues este enfoque ha estructurado de forma profunda la movilidad «absorbente» o «magnética» entre París y los territorios, con en particular, el fuerte de desarrollo territorial de ciertos ejes privilegiados, y a través de ellos, las que se han convertido en las 3 principales economías urbanas francesas: Paris, Lyon, Marsella como representantes de sus respectivos territorios.

Imposible también comprenderlo sin hacer referencia por un lado al jacobismo centralizador francés, pero igualmente, a la concurrencia internacional, ya existente en la época, donde Francia estuvo retrasada en términos de operaciones y concesiones ferroviarias respecto a Inglaterra, los Estados Alemanes, Bélgica, por no hablar también de Estados Unidos, con solo 319 kms en funcionamiento.

Paradoja a la francesa: en el momento de las metrópolis, con 17 en estos momentos y pronto 22, el hecho comunal sigue siendo una realidad arraigada en su historia. Si con sus campanarios, no es menos cierto que viene de una herencia del Antiguo Régimen, que había construido una red de organización territorial a partir de las 60.000 parroquias de la época. Francia era el país más poblado de Europa antes de la Revolución Industrial. La parroquia, permitía mantener una unidad administrativa, con también sus obligaciones fiscales, siendo esta la descomposición más pequeña. Los Reyes de Francia reinaban bajo «el reino de los cien mil campanarios», pudiendo así tener un vínculo con los territorios a través de las parroquias, saltándose los poderes de los señores locales.

Durante la Revolución, bajo propuesta de Mirabeau, nacieron las regiones, adoptando el principio global de «una región por parroquia», y creando al mismo tiempo las reagrupaciones por cantones, distritos y departamentos. El agrupamiento de ciertas parroquias/comunas redujo así su número de 1.792 a 41.000, número bastante similar al que conocemos 228 años después: ¡el 90% de las comunas y departamentos han mantenido esencialmente los contornos definidos durante la Revolución Francesa!

Tras las transformaciones iniciadas por Napoleón III, los movimientos de las comunas han variado poco hasta hoy. Por otra parte, era en ese tiempo en el que Paris era una de las pocas comunas que ha visto sus límites modificados y extendidos, doblando su superficie dividida en 20 distritos. El Barón Haussmann vuelve a escena para su transformación y se lanza la línea imperial mencionada antes.

Un cambio muy importante desde el punto de vista político tuvo lugar con la ley de 1884: se instituyó que el consejo municipal fuese electo por sufragio universal directo, dotado de un consejo y presidido por el alcalde designado por sus conciudadanos. Pequeña, mediana o grande, rural o urbana, sin importar cuál sea su contorno, la región, con sus instituciones desplegadas por todas partes y de la misma manera, se impone en el paisaje francés como el elemento central de la vida de la República, su alcalde, consejo municipal, escuelas y valores que alrededor de la Libertad, Igualdad y Fraternidad que vienen a dar forma a la unidad de la nación. El hecho es que la representación masiva de 550.000 electos municipales se encuentra confrontada a una profusión de electos en pequeñas comunas rurales, poco habitadas y en desproporción con las metrópolis. A nivel estadístico, simplemente es necesario comparar el peso de 20.000 comunas rurales de menos de 500 habitantes, con apenas unas pocas que sobrepasan los 300.000 habitantes.

Francia también posee por sí misma el 45% de la totalidad de las comunas de la Unión europea, frente a un 16% de la población, donde el 75% poseen menos de 1000 habitantes. A título comparativo, Italia tiene 8000 frente a una población comparable y Alemania reúne en poco más de 12.000 para un tercio más de población, cuando en 1970 tenía unas 30.000.

Para entender las relaciones particulares en Francia entre las ciudades y el campo, es esencial comprender otra particularidad, esta vertiente socio-económica. Tras la revolución industrial, las dos guerras mundiales, el boom del petróleo, el plan de autopistas de los años 70, el desarrollo masivo de los grandes ejes de transporte, y el desarrollo a finales del siglo XX de una nueva economía de servicios, donde se observa que la atracción urbana es un hecho en detrimento de la vida rural y en particular, de sus pequeñas comunas. Los polos urbanos nacieron entre tanto con una población numerosa que ha visto emerger las grandes ciudades francesas, convertidas a día de hoy en Metrópolis, con la proporción actual, el 80% de la población francesa habita en el 20% del territorio.

¿Qué pasa entonces con sus espacios rurales, sus comunas y su población? Es importante identificar bien a qué ruralidad nos referimos cuando nos referimos a esta categoría socio-territorial. La identificación estas áreas con una contribución a la explotación agrícola ya no es una referencia, cuando significan menos del 6% de los activos vinculados a estas actividades. El peso de la actividad agrícola (incluyendo el sector de las industrias agroalimentarias) representa menos del 3% del PIB a día de hoy cuando estaba alrededor del 8% en 1980. La superficie dedicada a la agricultura en Francia ha disminuido también un 20% en 50 años, para ocupar a día de hoy un 53,2% de la superficie total. Estas pérdidas se han cedido de forma casi irreversible a beneficio de la ciudad, de las viviendas, de las infraestructuras con alrededor de 2,5 millones de hectáreas. De acuerdo con la encuesta Teruti-Lucas del ministerio de Agricultura, 78.000 hectáreas han sido urbanizadas de media cada año entre 2006 y 2010. Esto es el equivalente en 4 años a la superficie agrícola media de uno de nuestros 101 departamentos.

El número de explotaciones agrícolas se ha dividido entre 4, pero el tamaño medio de las explotaciones se ha multiplicado por 4. La parte de la población activa agrícola se ha dividido por 10, siendo menos del 2% de la población activa total, según la FAO en 2013.

La disminución de la superficie de tierras agrícolas no es algo específico de Francia y se viene produciendo durante décadas. El informe de la Unión Europea de 2012 sobre la correlación tierra y urbanización, precisa que el recubrimiento por el hormigón o el asfalto, es una de las principales causas de la degradación de los suelos. Cada año en Europa, las infraestructuras construidas cubren más de 1.000 km2 de tierras o bosques. Efecto sistémico obligado, se trata de una de las razones de aumento del riesgo de inundación y de escasez, de pérdida de capacidad de reciclaje de la materia orgánica, de límites al crecimiento de las plantas. La pérdida de la cubierta vegetal reduce también mucho el almacenamiento de carbono, la regulación de las temperaturas y el clima, al igual que la producción de oxígeno.

En una visión de futuro, la ruralidad sigue siendo una esperanza para construir otros modos de producción, de consumo y de circularidad. Salir de la confrontación campo-ciudad, es también aceptar construir una nueva relación de alteridad entre la vida urbana y esta ruralidad que lucha por existir en un mundo marcado económicamente por la búsqueda de una rentabilidad que se acompaña a menudo de procedimientos perjudiciales para el medio ambiente y la salud humana. Lo hemos podido ver hace poco con la crisis de los huevos y su forma de producción.

La ruralidad es una oportunidad para desarrollar otra forma de poner en marcha los circuitos cortos virtuosos de la economía circular con una optimización de nuestros recursos. Esto es también la Cultura en todos los sentidos del término: la de la tierra, el espíritu, el respeto a la naturaleza y a los otros. Esto es devolver el lugar al altruismo y la empatía, con la naturaleza como hilo conductor, es «re-asilvestrar» la tierra, para retomar la propuesta avanzada por el célebre biólogo E.O. Wilson en su libro de 2016 «Half Earth». Con la aparición de nuevos informes sobre la ruralidad, debemos reinventar las áreas urbanas y, como señala William Lynn, «si queremos responder a las necesidades fundamentales de los hombres (y de la tierra), es necesario transformar las ciudades en lugares de vida sostenible y agradable». De ahí la importancia de iniciativas como el índice de biodiversidad urbana, («City Biodiversity Index, CBI»), un indicador elaborado para evaluar la biodiversidad ciudadana, adoptado por la conferencia de Nagoya de 2010.

El verdadero desafío es nuestra capacidad común para crear valor, ser atrayentes, desarrollar una cultura de la innovación, para iniciar nuevos circuitos de consumo-producción que nos permitan reinventar los territorios, la ruralidad y la proximidad. Pasando de una República Jacobina y centralizada frente a una república urbana, metropolitana, totalmente anclada en Europa, pero igualmente afianzada en una alianza de territorios, englobando la ruralidad, que permita crear empleos, construir territorios sin desempleo, con el objetivo esencial de luchar contra la exclusión y la pobreza…

Este es realmente el próximo desafío.